Guidileye: "Un nouveau départ "

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Interviews · 04/04/2016 à 08:47
04/04/2016 • 08:47

Après une saison dans le championnat chypriote, Dialo Guidileye est revenu en France pour retrouver sa famille et relancer sa carrière. Doté de grosses qualités athlétiques, il apporte beaucoup d’impact et d’agressivité au milieu de terrain nancéien.

Vu tes premiers mois de compétition, on est surpris que tu te sois retrouvé sans club l’été dernier…

J’avais un club à Limassol mais je voulais vraiment retrouver ma famille, me réveiller chaque matin aux côtés de ma femme et voir mes deux enfants. Mon ambition était de retrouver un challenge en France. J’ai eu d’autres pistes à l’étranger mais à partir du moment où Nancy m’a contacté, mon choix était fait. J’avais vraiment besoin de retrouver de la stabilité.

 

Ton choix de partir à Chypre peut surprendre…

Je me suis un peu exilé mais ce n’était pas un trou perdu comme certains peuvent le croire. C’est un bon championnat. J’avais aussi l’opportunité de disputer la Ligue des Champions ou au pire d’être reversé en Ligue Europa. Après, tout ne se passe pas toujours comme prévu.

Dialo Guidileye

Ta carrière aurait en effet pu être bien différente puisque de grands clubs t’ont suivi dès tes débuts à Troyes…

A l’époque, mon agent ne me disait pas tout afin de me protéger. Je savais que des discussions étaient entamées mais ne cherchais pas à en savoir davantage. Je craignais que cela me perturbe. Il y avait Bordeaux, Paris, Nice et d’autres. Je me suis ensuite blessé au genou. Pendant deux ans, dès que je revenais sur le terrain, je rechutais. J’ai été opéré trois fois. Ce coup dur m’a freiné.

 

As-tu l’impression d’avoir perdu un peu de temps ?

Dans la vie, toutes les expériences sont bonnes. Il faut s’en servir. J’ai découvert que ce n’est pas si facile de partir à l’étranger. Je n’étais sûrement pas prêt.

 

Dialo GuidileyeL’ASNL représente un nouveau départ ?

Exactement. Vu que personne ne m’attend, j’ai tout à gagner. C’est à moi de créer la surprise, de m’imposer, de répondre présent à chaque fois que le coach fait appel à moi. Grâce à une bonne préparation, je pense avoir bien commencé ma saison. Je suis aussi heureux d’être ici à Nancy. C’est un club avec une belle histoire et qui fait confiance aux jeunes. En restant sérieux, appliqué et régulier, je devrais faire une bonne saison.

 

Est-ce que la performance d’un milieu de terrain dépend beaucoup de sa relation avec ses proches coéquipiers ?

C’est certain. Au club, on a des milieux de terrains avec des qualités différentes. Quand je regarde le milieu à trois du PSG, mon équipe favorite, cela me fait penser un peu à nous. Benoit Pedretti apporte son expérience comme Thiago Motta. Youssef Aït Bennasser régale comme Marco Verratti. Moi, même si j’ai beaucoup moins de qualités, je fais la navette comme Blaise Matuidi. Attention, je ne nous compare pas à eux ! Rémi (Walter) et Bocha (Iglesias) sont eux-aussi précieux à notre équilibre.

 

Tu mets toujours beaucoup d’agressivité dans les duels…

Vu que je suis peut-être en dessous au niveau de la technique, j’essaie de compenser en apportant mon impact et mon envie d’aller de l’avant. Je suis agressif mais jamais méchant. Les arbitres le sentent en général. D’ailleurs, je n’ai pris qu’un seul carton rouge dans ma carrière. Je suis tombé dans le piège d’un vieux briscard lors d’un derby face à Reims. De toute façon, je ne suis pas un grand tacleur et préfère anticiper ou presser l’adversaire par le jeu de corps. D’ailleurs, j’ai encore tendance à me faire éliminer trop facilement et dois m’améliorer dans ce domaine.

Dialo Guidileye

Peut-être aussi dans les vingt-cinq derniers mètres, où tu sembles moins à l’aise ?

J’en suis conscient. Le coach m’a un peu taquiné lors d’une causerie en me demandant le nombre de buts que j’ai inscrit dans ma carrière. Pour passer un cap et continuer à avancer, je dois être plus décisif et améliorer mes statistiques. C’est à cela que l’on juge aussi une saison.

 

Avec Troyes puis Brest, tu n’as pas réussi à monter en Ligue 1. En quoi est-ce différent avec l’ASNL ?

J’en ai discuté avec Youss (Hadji) et Anto (Robic). Depuis que je joue au foot, c’est la première fois que je suis dans une équipe sereine. A Troyes, on avait onze points d’avance à dix journées de la fin et on s’est cassé la gueule. A Brest, on a toujours eu des périodes creuses un peu comme ici la saison dernière. Cette année, après avoir dominé sans gagner, cela s’est inversé lors de notre match au Red Star. On a réussi à s’imposer sans être très bons. Ce sont ces points qui comptent en fin de saison.

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