A propos par Christian Portelance
Christian Portelance, journaliste de sport, a vécu depuis la création du club au chardon, les années D1 et D2 de l'AS Nancy-Lorraine. Cette saison encore, en Ligue 2, il nous proposera son avis sur les rencontres livrées à Marcel-Picot, par les Rouge et Blanc. Son analyse rejoindra t-elle la vôtre ?
Auront-ils la classe d'Anquetil ou Hinault ?
Si la Berezina a, le temps d'un soir, flanqué la modeste Berrichonne des premières lettres de son nom imprégné d'Histoire, c'est bien à la fraîcheur de jeu de l'ASNL qu'elle le doit. Fraîcheur de jeu retrouvée, alors même qu'il nous tardait de l'apprécier à nouveau.
Voici les joueurs nancéiens nantis de neuf points en trois rencontres, neuf points qui font du bien et m'invitent à croire, mais sans doute ne suis-je pas le seul à m'ébahir devant cette formidable restauration, que les jours de sérénité proposent une suite heureuse à la mièvrerie des premières semaines de 2015. Pablo Correa a récupéré une formation métamorphosée et, après le brillant interim Vincent Hognon, l'entraîneur de l'ASNL a conservé la ligne ébauchée face à Brest et devant Sochaux. Le moral est bon, l'unité de jeu se fait autour d'un concept d'engagement et de solidarité où se mêlent les générations.
Je reste convaincu que la patte des anciens et spécialement celle de Youssouf Hadji est l'élément fondateur du renouveau des Rouge et Blanc, néanmoins force est d'admettre que le juvénile bagage de Rémi Walter, Ibrahim Amadou ou Abdou Coulibaly se marie bien au métier des aînés. Six buts, dont deux de Youssouf qu'on n'arrête plus, sonnent la charge d'une révolte bienvenue.
Est-il encore temps de tirer des plans sur la comète ? Les plus confiants pensent que oui. Je garde pour ma part, tout en me réjouissant de la belle flambée du football nancéien dans la cheminée, un jugement mesuré sur les choses. L'ASNL a accumulé un tel retard pendant ses époques d'absences et d'égarements, qu'elle doit désormais pratiquement mené une trajectoire de coureur cycliste engagé dans un impitoyable contre-la-montre. Aura-t-elle le panache de Jacques Anquetil ou Bernard Hinault ?
